Que signifie boire le vin à la ficelle ?

Lors de votre visite au restaurant, il est probable que le serveur vous propose de déguster votre vin en adoptant la méthode dite “à la ficelle”. Voici quelques clarifications afin d’éviter toute confusion concernant cette proposition…En réalité, servir le vin “à la ficelle” revient à payer le vin au prorata de ce que vous avez consommé. Plutôt pratique si vous n’avez pas envie de consommer une bouteille entière mais un peu plus qu’un pichet ! 

Découvrez l’histoire captivante de “La Ficelle”, un vin au riche héritage remontant au 15e siècle. Au cœur d’une auberge médiévale, le visionnaire Gaultier, hôte émérite, servait ce précieux nectar dans d’authentiques pichets en terre et en étain.  

Origine et symbolisme du “vin à la ficelle”

Face à l’absence de jauge précise sur ces contenants, il imagina une ingénieuse solution : la ficelle à nœuds réguliers, chaque entrelacement équivalant à un généreux 25 cl. Plongée dans les pichets, la ficelle révélait le reste, engendrant ainsi la naissance de la pinte, du demi et du galopin, des mesures emblématiques. 

Depuis 1987, la cuvée “La Ficelle” rayonne dans les vignobles millénaires de Saint Pourçain, Auvergne. Ce terroir ancestral, berceau de l’histoire viticole, a conquis rois et papes d’Avignon dès le moyen-âge, faisant de ce vin un trésor inestimable.

Dans le contexte actuel, le vignoble de Saint-Pourçain s’étend sur une étendue de 600 hectares. En 2013, la célèbre cuvée La Ficelle a vu le jour avec une production de 160 000 bouteilles. Bien que ce chiffre reflète une légère décroissance par rapport aux cycles antérieurs, cela s’explique par une récolte limitée cette année-là. Ce vin d’exception est élaboré au sein de la coopérative viticole “L’Union des Vignerons”, qui se distingue en tant que pilier majeur, représentant près de deux tiers du paysage viticole de Saint-Pourçain.

Rituels et pratiques

De nos jours, le captivant concept du vin à la ficelle suscite un vif intérêt. Cette tendance découle des évolutions dans les habitudes de consommation, avec une préférence croissante des clients pour savourer le vin au verre. Cet engouement est d’ailleurs étayé par une enquête réalisée par le Parisien-Aujourd’hui en France en 2014.

Cette étude dévoile qu’une part significative, soit 20% des consommateurs, opte résolument pour le vin au verre. De manière tout aussi notable, 12% adoptent avec enthousiasme le concept traditionnel du vin à la ficelle…

500 ans suivant cette légende, le village de Saint-Pourçain la fait revivre avec fantaisie, le premier samedi de décembre, en invitant des dessinateurs humoristiques à célébrer la Ficelle autour d’une bouteille inédite de vin nouveau. Evidemment, le dessin de la bouteille ne saurait se passer de la traditionnelle ficelle, tour à tour illustrée par Lerouge, Piem, Barberousse, Willem ou Samson..

Le “vin à la ficelle” dans la culture française

La confrérie réunit désormais une assemblée dynamique de près de quarante compagnons en activité, tous animés par les mêmes aspirations qui ont guidé les fondateurs. C’est ce que souligne Bernard Billaud, le doyen actuel de l’association.

L’objectif premier de l’association demeure de préserver l’esprit de la Ficelle tout en permettant une exploration des vins de Saint-Pourçain à travers diverses manifestations. L’apogée de l’année est, sans conteste, le premier samedi de décembre, marqué par le dévoilement officiel de la Ficelle. « Nous accordons une importance particulière à un rituel qui nous tient à cœur : la procession solennelle jusqu’à la taverne du maître Gaultier, entre autres moments. Les animations soigneusement planifiées pour cette occasion ainsi que la dégustation publique du vin blanc de première qualité rassemblent une foule considérable. C’est progressivement devenu un événement incontournable de la cité viticole », explique-t-il.

Juste après cette célébration, certains compagnons n’hésitent pas à se rendre à Paris afin de mettre sur pied des séances de dégustation dans diverses brasseries parisiennes.

Cette étroite communauté de fervents défenseurs du vin de Saint-Pourçain possède également son propre hymne, le « Chant des Compagnons ». Il s’agit d’une composition musicale inspirée des traditions chevaleresques de la Table Ronde et entonnée pour la première fois lors de la foire des vins en 1935 par un facteur saint-pourcinois du nom d’Aurambout, surnommé « Mirabeau ». Lucien Billaud, surnommé le « Barde » de la confrérie, raconte cette anecdote avec enthousiasme.