Maladies de la vigne : comment les identifier ? 

Selon la saison et le temps, les agents pathogènes présents dans les vignes peuvent être dangereux. En effet, la gravité des maladies varient d’une année à l’autre, elles peuvent avoir de lourdes conséquences comme aucune. Dans certains cas, il n’est pas nécessaire de mettre en place un traitement. Il est tout de même essentiel de savoir prévenir les possibles infestations graves pour éviter les déficits de rendements. Pas de panique, d’Or et de vins vous guide vers les mesures à prendre pour lutter contre ces parasites. 

Le mildiou se place comme l’ennemi numéro 1 de la vigne. Ce parasite se manifeste sous forme de champignon, il est apparu aux Etats-Unis à partir du XIXe siècle. Depuis, cet agent pathogène gagne du terrain durant les printemps pluvieux et doux infectant les organes de la vigne. Il peut engendrer d’énormes pertes de récoltes, ainsi que des problèmes de qualité des vins. La plupart du temps, il se révèle entre octobre et janvier lorsque les températures sont basses. Le mildiou se présente sous la forme d’oospores (œuf d’hiver), et se cache dans les feuilles déjà tombées sur le sol.

Les agents dévastateurs de la vigne

Une fois que la température dépasse le seuil des 11°C, l’humidité permet à ses œufs de germer. Ce phénomène crée des zoospores (cellules qui se reproduisent à partir d’eau) touchant directement le vignoble. Effectivement, le mildiou s’en prend aux organes verts tels que les grappes, feuilles, inflorescence, vrilles, grappes et rameaux. 

Sur les pousses :

• On reconnaît les attaques du mildiou par l’existence de taches décolorées, jaunâtres voire huileuses. Se forme notamment un duvet sur la face inférieure de la feuille entraînant l’altération du tissu, brunissement et dessèchement.

Les feuilles :

• Le virus s’apparente à des tâches polyédrique brunes ou jaunes. Fréquemment, ce phénomène se produit en fin de saison.

Les grappes :

• Lorsque la floraison débute, le champignon devient brunâtre et change d’apparence. S’ensuit un dessèchement des inflorescences (groupement de fleurs d’une plante) entraînant une chute radicale.
• Rot gris / brun :  Les boutons floraux et les jeunes plantes se vêtissent d’une couverture blanchâtre. Une fois la nouaison terminée, les vignes changent d’aspect tirant vers le brun et le rouge.
• Passé la véraison, les baies ne sont plus atteintes par le champignon.

Les sarments : Le rameau de vigne est touché seulement durant les périodes de forte propagation. Lorsque l’organe herbacé est encore en phase de croissance, il est plus fébrile donc plus atteignable par le champignon. Visuellement, on reconnaît sa présence par la formation de lignes très claires appelées conidiophores. Son attaque empêche l’aoûtement (endurcissement face au froid) et peut provoquer le gel pendant l’hiver.

L’une des maladies les plus dévastatrices pour la vigne est le black-rot, sa présence peut être fatale lors de la production de votre vin. Principalement présent dans les régions atlantiques, le virus ne fait aucune exception. Il touche directement les pilliers de la vigne lors de leur croissance, on remarque davantage sa présence sur les feuilles que sur les inflorescences, les sarments ou les rameaux.

Fléau pour les rendements et d’autant plus pour le vin, le mildiou altère le goût et les arômes en bouche. Son attaque tardive touche directement la vertue du vin : l’acidité se ressent davantage et une nette impression du durcissement des tanins également.

On reconnaît une attaque précoce ou tardive du champignon par l’apparence des feuilles ou des grappes. Effectivement, selon la période, si la contamination a lieu jusqu’à ce que la nouaison débute, un filament blanc se dépose. Si au contraire, elle est plus tardive, le brun prend alors le relais.

Conséquences sur les vendanges

• • • Si le virus touche fortement les feuilles, cela a un impact direct sur les conditions de maturation.
    • Si les grappes sont impactées,  cela aura une incidence sur la quantité de vendange. Par exemple, si la période est propice aux baies brunes, une baisse conséquente du rendement se produit. En revanche, il ne porte pas atteinte à la vertue des vendanges.

Quant-à l’oïdium, son effet néfaste sur les récoltes est sans équivoque. Il suffit qu’une petite quantité d’amas soient touchées pour impacter la valeur organoleptique des vins. En effet, les symptômes ne sont pas forcément visibles lors de la récolte. Si l’on parvient à détecter les grains éclatés et les baies nanifiées, nous ne pourrons avoir une idée précise des pertes engendrées. C’est seulement au moment de la floraison que les coulures et chutes de bouquets floraux apparaissent. Pour vous faire une idée des pertes, un bouquet comportant 5 à 10 fleurs, pourrait causer la perte de cinq baies sur le rendement. Le consommateur peut remarquer un changement au niveau des arômes : une réduction de l’aspect fruité au détriment d’arômes désagréables : moisi, animal, végétal… En ce qui concerne le goût : net augmentation des goûts tanniques, astringents, amers et secs.

Comment venir à bout de ces maladies ? 

Passé les 10% de grappes très touchées, la maladie prend le dessus, s’accapare des bienfaits de la vigne et ne peut être améliorée à la cave.

Le black-rot lui, peut toucher physiquement les feuilles et les rameaux mais n’a aucun effet néfaste sur la vigne. Contrairement aux bouquets, pouvant engendrer un déficit de 80% sur la récolte.

Le raisin change d’aspects sur plusieurs plans :

• • • Organoleptique : les ravages de cette maladie de la vigne sont quasiment similaires à ceux provoqués  par le botrytis (pourriture compromettant la vertue du vin).
  • • Couleur : réduction de l’intensité colorante,
  • • Arômes : manque de fraîcheur et nuances de fruits altérées
    • Goût : tanins plus faibles, secs et moins fondus.

Maintenant que vous êtes un fin connaisseur des grands champignons de la vigne, nous allons vous diriger vers la prévention et les solutions à suivre en cas d’invasion.

Comment prévenir les possibles envahissements ? Évidemment, il ne faut pas prendre cette hypothèse à la légère. Veillez à bien vous renseigner sur la famille chimique de ce champignon pour l’éradiquer le plus rapidement et efficacement  possible.

Plusieurs paramètres sont à prendre en compte :

Les conditions météorologiques, lorsque les températures augmentent et que la saison des pluies arrive, cela favorise le développement du virus. Afin d’anticiper une possible contamination, munissez-vous de produits adaptés et préventifs. L’idée est d’adopter les bons réflexes en fonction des saisons et des fongicides utilisés. Il est donc essentiel d’avoir une bonne stratégie car une fois installé dans vos terres, il ne risque pas de s’en aller de si tôt.